Pensez-vous que les différents pouvoirs à l'oeuvre dans notre agissent aussi dans le sport ?
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En investissant dans les clubs, les médias cherchent à contrôler une filière quitte à intervenir sur les règles du jeu pour attirer plus de téléspectateurs. Une logique qui menace le sport comme institution de la démocratie.
Le sport est une institution de la démocratie parce qu’il en rend visible, à travers son fonctionnement, les valeurs et en traduit les tensions, permettant de s’interroger sur l’égalité, le sens de la justice ou la nature de ce qui unit les individus entre eux. C’est à ce titre que le sport met en relation et intègre. Ce à quoi participent aussi les médias qui font vivre l’espace public et rendent possible le débat. Que devient cette contribution dans un contexte de surmédiatisation du sport, quand les médias paraissent en être devenus les acteurs essentiels ? Histoire du sport et histoire des médias sont intimement liées. L’événement, son récit ou sa mise en image élargissent le cercle des amateurs, des pratiquants, des lecteurs ou téléspectateurs, attirent des annonceurs qui peuvent lier leur nom au développement d’une discipline et contribuent ainsi à sa professionnalisation ou à la pérennisation d’un événement. La rencontre s’opère d’autant mieux que le sport a toutes les qualités requises pour séduire. Il relève du jeu, du feuilleton ou de la série, de l’information ; on y trouve, par la dramaturgie sportive avec ses héros et ses vilains, suspens et souffle épique, aventure individuelle et participation à un destin collectif ; il fournit des motifs infinis de discussion et de mobilisation morale. Pour ces raisons, chaque nouveau média, pour s’imposer, appuie son développement sur les images sportives. Ainsi, aux Etats-Unis, le base-ball d’abord, puis le football américain et le basket-ball ont été, des années 1930 aux années 1960, des armes dans la concurrence entre les chaînes de télévision commerciales. De la