Pensez-vous que l'on puisse traiter de sujets graves ou sérieux sur le mode plaisant ou humoristique?
Tout d’abord, parce que certains sujets, tels que la mort, la religion etc., ne se prêtent pas à la dérision, surtout lorsque cela touche directement des personnes. Peut-on rire de tout ? Lorsque ces sujets sont des critiques humoristiques et que ces critiques sont mal interprétées, l’auteur peut ainsi se heurter à de vives contestations, à de vives révoltes. Il peut heurter les sensibilités des lecteurs, ce qui fut le cas lors des caricatures de Mahomet. Celles-ci sont parues le 30 septembre 2005 dans un journal Danois « Jyllands Posten ». Ces caricatures ont suscité de nombreuses manifestations dans le monde Arabe. Dessinées par douze auteurs différents et en réponse à l’écrivain Kare Bluitgen (qui se plaignait que personne n’illustre son livre sur Mahomet), de nombreuses institutions musulmanes ont réagit : la Lybie a fermé son ambassade à Copenhague, des manifestations au cours des quelles on brûlait des drapeaux Danois ont eu lieu, allant même jusqu’à des menaces de mort envers les dessinateurs. Cela eu pour conséquence d’avoir profondément marqué les liens entre le Moyen-Orient et l’Occident. Tout comme en France, où les Guignols ont fait des caricatures excessives par rapport à des événements encore sensibles pour la majeure partie de la population. Certains ont jugé que les propos étaient blessants, c’est d’ailleurs pour cela qu’a été institué le Conseil Audio Visuel afin d’éviter des débordements. Il en est de même pour Molière, qui avec Le Tartuffe a été censuré pour avoir heurté les dévots ou encore Dom Juan, du même auteur, dont la révolte des personnages et les pirouettes ont scandalisé bien des contemporains.
Mais c’est aussi parce que cela peut discréditer une idée : elle risque de ne plus être crédible. Ceci est le cas dans Candide de Voltaire. Au fur et à mesure que l’histoire