Pensez-vous que toute poésie soit une « contemplation »
(édition des Contemplations, éd. Hatier, p. 343)
Pensez-vous que toute poésie soit une « contemplation » ?
Vous répondrez à cette question dans un développement argumenté en vous appuyant sur votre lecture des Contemplations de Victor Hugo ainsi que sur les textes que vous aurez lus dans le cadre du parcours « Les Mémoires d’une âme ».
Introduction
[Amorce : poésie et lyrisme - Présentation brève du recueil]
En titrant son recueil Les Contemplations et en le qualifiant dans la préface de « mémoires d’une âme », …afficher plus de contenu…
La nature et l’objet de cette contemplation sont cependant variés. • La contemplation réside le plus communément dans une observation attentive de ce qui entoure le poète. Quand « <il> s’en va dans les champs, il admire, il adore » écrit par exemple Hugo (I, 2) : en effet, la nature est un des thèmes privilégiés des Contemplations. Tel un peintre, le poète en dépeint les formes, en rend les couleurs selon les saisons, en évoque les bruits comme dans « Halte en marchant » (I, 29): « Une brume couvrait l’horizon ; maintenant / Voici le clair midi qui surgit rayonnant. / Le brouillard se dissout en perles sur les branches . » De telles évocations ne peuvent …afficher plus de contenu…
Le poète, comme dans « Demain dès l’aube » (IV, 14), est absorbé par sa propre douleur et ignore la beauté de la nature environnante : « Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées / Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit ». Dans la période romantique, cette introspection va souvent de pair avec le « mal du siècle », diagnostiqué par Chateaubriand dès 1802.
Ce mal prend chez Baudelaire la forme du spleen : « Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle / Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis… (Les Fleurs du mal, « Spleen et Idéal »,
LXXVII, « Spleen »). Le poète scrute les tourments de son âme. • Contempler, c’est aussi concentrer son esprit sur des sujets métaphysiques, touchant