Pensées libres?
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Il semble, lorsque nous pensons, que nos pensées ne soient qu’à nous. Personne n’y a accès, personne ne peut vérifier que je dis bien ce que je pense. C’est d’ailleurs cela qui permet le mensonge. Les pensées nous sont purement intrinsèques. Nous en sommes seuls maîtres, personne ne peut les contrôler, ni me dire quoi penser. L’acte de penser semble donc être absolument libre, car ne dépendant que de moi. Mais qu’est-ce que la liberté ? Est-ce ce qui est tout à fait indépendant, ou bien ce qui est autonome, ou enfin ce qui, simplement, ne rencontre pas d’obstacle ? La question se pose en effet, car lors de la propagande nazie, les Allemands avaient sans doute l’impression de penser par eux-même et que leurs pensées étaient tout à fait indépendantes d’autrui, mais pourtant, ils subissaient un matraquage intellectuel. Leurs pensées ne provenaient pas d’eux, mais étaient sous l’influence du régime. Mais alors, qu’est-ce que penser librement ? A quel moment ma pensée est-elle libre ? Et qu’est-ce qui me permet d’affirmer sa liberté ou de m’en rendre compte ?
[pic]La pensée est libre et autonome lorsqu'elle débouche sur ce qui doit être voulu. C'est donc en tant qu'elle correspond au devoir moral, que la pensée est libre. Ce qui doit être voulu correspond à l'impératif catégorique de Kant : universalise la maxime de ton action. Ainsi, si je me demande si je dois mentir ; j'universalise la maxime de mon action : que se passerait-il si tout le monde mentait ? Alors il n'y aurait plus ni vérité, ni mensonge, mais un doute perpétuel et la société humaine se désagrègerait, car il n'y aurait plus de confiance possible. Je ne dois donc pas mentir, puisque cela débouche sur la fin de l'humanité. Voilà une pensée libre, car autonome : elle se donne à elle-même sa propre loi. Mais même cette conception de la pensée libre pose problème, car elle suppose que tous les hommes qui voudraient penser librement aient la même