Pericles
En 430 av. J.-C., après un an de guerre, Athènes enterre ses morts. Périclès, stratège depuis 443, principal dirigeant de la cité démocratique et à ce titre artisan de sa puissance, prononce devant les citoyens athéniens rassemblés l’éloge funèbre des soldats tombés, et, pour leur rendre hommage, définit le régime démocratique, ses principes et son fonctionnement au bénéfice de tous. Ce discours nous est relaté avec dix ou vingt ans de décalage au livre II et au chapitre 37 de l’Histoire de la Guerre du Péloponnèse. Il est peu probable que Thucydide ait consulté des archives officielles et retranscrit littéralement le discours de Périclès. Il a sans doute assisté à la scène, mais, conformément à l’usage antique, se sert vraisemblablement de ce discours pour exposer la position d’Athènes, ses caractéristiques et ses valeurs au début de la guerre, c’est-à-dire à l’apogée de la démocratie au « siècle de Périclès ». Comme l’historien l’avoue lui-même, il s’est« astreint à ne rien faire dire à chacun que ce qu’il aurait dû dire effectivement