Personnages de britannicus
- il peut encore apparaître comme un héritier potentiel, il est donc un rival politique de Néron ;
- puisque Néron tombe amoureux de Junie, il devient rival sentimental, d'autant qu'il est aimé réciproquement par Junie ;
- il est protégé par Agrippine (qui assure ses arrières), constituant donc l'objet de l'irritation d'un Néron exaspéré par sa mère.
Racine fait de Britannicus un jeune homme vertueux, n'approfondissant pas davantage son caractère du fait de son trop jeune âge dans sa pièce, dix-sept ans : «L'âge de Britannicus était si connu, qu'il ne m'a pas été permis de le représenter autrement que comme un jeune prince qui avait beaucoup de coeur, beaucoup d'amour et beaucoup de franchise, qualités ordinaires d'un jeune homme».
Junie est, Racine prend plaisir à l’avouer, «un personnage inventé». Il faut entendre que son rôle auprès de Britannicus et de Néron est pure fiction puisqu'il existait bien une Junia Calvina, de la famille d'Auguste. Mais, s’il est le seul qui déroge à l'Histoire, il est aussi le seul qui structure la pièce d'une façon racinienne en introduisant un conflit passionnel dans les rapports de force en présence. La passion de Néron pour Junie, amoureuse de Britannicus, est à l'origine de la tragédie et c’est son enlèvement qui déclenche l'action dramatique. L'enjeu politique n'est pas écarté. Il reste central. Si Néron se décide à empoisonner Britannicus, c'est, bien sûr, pour supprimer un rival qui, avec les intrigues d'Agrippine, pouvait toujours revendiquer le pouvoir qui lui avait été illégalement dérobé. Mais, une fois l'Histoire servie, Racine hausse le débat au niveau des passions tragiques. Le