Personnages destabilisants
Dans chaque texte, on peut constater une entrée en matière brutale qui est assez surprenante. En effet dans le texte d’Albert Camus la première ligne est : « Aujourd’hui, maman est morte. Il n’y a aucune description du cadre, des personnages afin de les introduire au lecteur comme dans la plupart des romans, on ne connait même pas le narrateur. De plus il y a une certaine brutalité, la mort est annoncée sans emploi d’euphémisme de bout en blanc. Ainsi, le lecteur est pris de court, il rentre dans l’histoire sans être ménagé. Dans Aurélien, le récit débute par « La première fois qu’Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide» de cette manière nous accédons directement à la pensée du narrateur sans même savoir qui il est quel est le contexte. De même dans Zazie dans le métro, on commence par lire « DOUKIPUDONKTAN, se demanda Gabriel excédé ». On se retrouve encore dans les pensées d’un narrateur dont on ignore tout. De plus dans ce cas, nous sommes d’autant plus étonnés par l’orthographe et le sens ce qui est dit. De la sorte, dans ces trois incipits de romans le lecteur est « jeté » dans l’histoire sans y être préparé. Il y a ainsi une certaine violence qui peut surprendre voire même déstabiliser le lecteur, lorsqu’il découvre les personnages et l’intrigue dans laquelle ces derniers évoluent. Par ailleurs, le lecteur fait la découverte des protagonistes dans des situations tout à fait stupéfiantes, ce qui peut le surprendre mais aussi l’intriguer. Effectivement dans Aurélien de Louis Aragon vient de faire la rencontre d’une femme qui ne lui plait pas, ligne 1 il est dit « elle lui déplut ». C’est une situation