Commentaire Le Tigre Bleu de l’Euphrate, Laurent Gaudé, 2002.
Nous nous attacherons tout d’abord à la dimension tragique et épique de la mort d’Alexandre Le Grand puis nous verrons qu’il dresse le bilan de sa vie entre rêve et profonde tristesse.
Alexandre sait qu’il va mourir, il se montre résigné et prêt à mourir, il n’a pas peur de la mort comme le suggère ces phrases « Il est temps de mourir, je le sens. Je ne reculerai pas » (de la ligne 1 à 3). Il montre une certaine dignité devant la Mort qui est personnifiée, en effet, cette dernière est l’interlocutrice du personnage.
D’autre part Alexandre suscite la pitié comme le relate les expressions suivantes « prends pitié de moi » et « je n’ai fait qu’agoniser ».
Il veut se dépouiller de ses emblèmes royaux pour se présenter « nu » devant la mort : « Je veux être nu, sans tunique, ni diadème, avec juste entre mes dents de mort, la pièce rouillée qui suffit » (ligne 4 à 6). Il n'est plus que «l'homme qui meurt », un homme comme un autre. On peut relever le champ lexical du désespoir qui amplifie également la dimension tragique de cet extrait : « mourir », « assoiffé » ou encore l’expression « je suis l’homme qui ne possède rien ». La répétition « je vais mourir » aux lignes 11 et 13 insiste sur le fait qu’il n’y a plus d’espoir pour Alexandre face à la mort.
Par ailleurs, Alexandre Le Grand fait le récit de son épopée, le registre épique est donc présent dans ce texte. Il se traduit par le champ