Peut-il y avoir une morale de l'intérêt ?
Cependant, la morale l’est-elle toujours ? N’existe-t-il pas des intérêts moraux ? Mais la fin justifie-t-elle toujours les moyens ? Car ne serait-ce pas nier la valeur de la morale ? Autrement dit, peut-il y avoir une morale de l’intérêt ?
Kant appelle les règles en fonctions desquelles nous agissons des « impératifs ». Pour lui, il en existe deux catégories : les impératifs hypothétiques et les impératifs catégoriques. Les premiers regroupent les actions considérées comme bonnes comme moyens en vue d’une fin tandis que les autres sont sans rapports avec un but et nécessaires pour eux-mêmes. Selon Kant, la morale ne peut être que catégorique car inconditionnelle. Elle ne peut qu’être accomplie par devoir et non par intérêt personnel. Ainsi si un commerçant fait le juste prix à un enfant, mais par peur de perdre sa clientèle, elle n’a aucune valeur morale.
Jankélévitch se rapproche de l’idée kantienne. L’exigence morale peut être souvent associée à l’ascétisme. Pour le philosophe, ce qui compte c’est l’amour. En effet, pour se justifier il montre que les croyants qui pensent être moraux ne sont pas sur la bonne voie car ils ne le font que pour plaire à Dieu. Même s’ils pensent être moraux, ils ne le sont pas car il se cache un intérêt égoïste : celui de la destinée de son âme.
Pour nombre de philosophes descendant de la morale kantienne très présente, tout intérêt doit donc être séparé de la morale. Pourtant il existe d’autres courants de pensées.
En effet n’est-il pas important de prévoir les conséquences de ses actes aussi moraux soient-ils afin qu’ils n’aient pas de conséquences immorales ? Prenons l’exemple de l’avenir de la planète et de l’humanité. Ne faudrait-il pas en tenir compte ? On peut vouloir le bien futur en