Pouvons-nous connaître autrui ?
Brouillon :
Que veut dire connaître ? Qu’est-ce qui me permet de dire que je connais quelque chose?
Proposition de trois critères :
1. Il faut d’abord prendre conscience que cette chose existe, ou peut exister. Par exemple, les microbes sont restés inconnus pendant des millénaires, on ne soupçonnait même pas leur existence, puisqu’ils sont invisibles l’oeil nu. Connaître suppose au minimum que l’on prenne conscience de ce qui est inconnu. Autrui malgré les apparences est souvent un inconnu.
2. Connaître une chose, c’est aussi pouvoir expliquer son fonctionnement connaître ses causes, son origine, pouvoir l’insérer dans les lois de la nature, ou dans une histoire. Par exemple, je ne peux pas dire que je connais une maladie, si je n’en connais pas encore les causes. Connaître implique d’expliquer par les causes, il s’agit d’expliquer les sentiments, les comportements par des causes.
3. Connaître, c’est juger objectivement une réalité, sans la déformer. Par exemple, je ne peux pas dire que je connais la Chine, si je n’en ai que quelques images superficielles. Connaître suppose d’avoir une certaine distance par rapport à soi-même pour juger objectivement.

Introduction :
Quand nous rencontrons un ami, nous sommes face à une personne raisonnable, capable de sentiments, en tous points semblables à nous-mêmes. Autrement dit, nous voyons immédiatement en lui un autre moi, en latin un alter ego. J’ai alors le sentiment de bien le connaître et d’être en union avec lui.
Pourtant, comment puis-je connaître autrui ? La réponse la plus simple est la suivante : je me représente autrui à partir de moi-même. J’imagine la pensée et les sentiments d’autrui sur le modèle de ma propre pensée et de mes propres sentiments.
Ce raisonnement semble immédiat, mais est-il valable ? Puis-je penser autrui à partir de moi ?

1°) Par quel moyen pouvons-nous connaître autrui ?
A°) Je sais qu’autrui est un autre moi.
Ma conscience est la seule dont j’ai directement