Peut-on dire avec leibniz qu'on veut souvent le mal pour empêcher de plus grands biens?
« pour empêcher de plus grands maux ou pour obtenir de plus grands biens »?
De tous temps, l’humanité n’a eu de cesse de chercher à justifier le mal et à trouver une signification à cette pénible réalité quotidienne souvent dans le cadre de la religion, c'est-à-dire du rapport ambigüe qu’a Dieu avec le mal. Les théodicées, entre autres, s’emploient à en formuler une justification. Celle de Leibniz, en particulier, soutient la thèse que si Dieu a permis qu’il y ait du mal dans notre monde, c’est avant tout dans l’optique de faire le bien. En effet, un moindre mal permet selon lui un maximum de bien. Nous expliquerons dans un premier temps comment en est-il venu à énoncer cette thèse, pour ensuite s’intéresser aux problèmes posés par cette théodicée, et enfin se pencher sur les critiques qui en ont découlé et les autres explications proposées, notamment dans les œuvres au programme.
Au regard des mythologies et des textes religieux, on se rend compte que le mal est omniprésent dans tous ces récits, même s’il se manifeste sous différentes formes. S’il s’agit parfois de meurtres, de parricides ou d’incestes, entre autres crimes réprouvés par la morale humaine, il prend souvent l’aspect d’une punition divine. Que ce soit Zeus qui punit Prométhée par la création de Pandore pour avoir volé le feu aux dieux, ou Dieu qui chassa Adam et Eve du jardin d’Eden et les condamna au travail et à l’enfantement dans la douleur pour avoir mangé le fruit de la connaissance : tous relatent comment une déité se sert du mal pour punir les hommes de leurs erreurs. Le mythe adamique en particulier, repris par de nombreux philosophes, inspira de nombreuses théories sur les relations existant entre Dieu et le mal. Pour Saint Augustin, si l’homme est perpétuellement en proie au malheur, c’est à cause du péché originel. En effet, la faute commise par Adam et Eve serait la justification de l’existence du mal, et nous en paierions tous