Peut-on démontrer qu’une œuvre d’art est belle ?
Quand nous parlons d’art nous pensons immédiatement aux Beaux arts. Pourtant, le terme d’art renvoie à un champ beaucoup plus large, ce que l’on retrouve dans des expressions tels que « art culinaire », « art médical » « arts ménagers ». Avant de désigner les beaux arts, l’art signifie généralement un ensemble de procédés permettant d’obtenir certains résultats et d’obtenir certaines fins. C’est donc tout d’abord en le distinguant de la science que l’art va être étudié. Mais si l’art désigne également les beaux arts, il semble nécessaire de réfléchir sur les rapports entre l’art et le beau. Comment définir l’œuvre d’art ? Le beau est-il critère suffisant pour la définir ? Sommes-nous en mesure de convaincre, de prouver à autrui qu’une œuvre d’art est belle ?
L’art n’est pas un savoir, mais désigne une certaine habileté, un certain savoir-faire. Il ne suffit pas de connaitre une chose parfaitement pour en posséder l’art. En effet, on peut simplement partir de la distinction entre la science particulièrement les mathématiques et l’art. La science c’est la connaissance des lois, par exemple nous pouvons affirmer que 3x = 18, alors x vaut 6, le résultat est nécessaire, il ne peut pas ne pas être 6, alors que l’art est une pratique dont le but est la réussite plutôt que la connaissance.
« Le beau est ce qui plait universellement sans concept «, cette formule de KANT extraite de la Critique de la faculté de juger relève la notion d’universalité et celle d’absence de concept. Affirmer que le beau est ce qui plait universellement ne consiste pas à dire que tout le monde trouve nécessairement les mêmes choses belles, mais que tout le monde devrait les trouver belles. Face à une belle œuvre, j’ai le sentiment que tout le monde devrait la trouver belle. Dire « c’est beau », c’est faire comme si la beauté était une qualité de l’objet, comme si l’objet était objectivement beau. Or, le seul élément qui s’impose objectivement