Peut-on faire librement une chose qu'on sait déraisonnable?
Les commandements de la raison et ceux de ma liberté sont souvent opposés. Souvent, ils « s’entravent mutuellement dans un même sujet ». il serait donc illusoire d’espérer suivre sa liberté raisonnablement. Or, la raison exige que l’homme libre soit heureux. Sinon, il n y aurait pas de sens à suivre la loi de la raison (le devoir par exemple). Inversement, nous ne pouvons pas concevoir raisonnablement un liberté qui serait déraisonnable.
Ici se pose un problème conceptuel : est il possible de concilier la liberté et le déraisonnable ?
Dans un 1er temps, nous verrons que la raison est l’édificateur du souverain bien : elle est inconcevable sans la liberté d'action. Puis, dans une 2ème partie, nous montrerons que l’homme libre n’est pas nécessairement l’homme raisonnable.
Thèse :
Idée 1 : la raison suppose la libre aspiration vers le bonheur.
Kant : la première condition à la liberté c’est qu'elle soit raisonnable.
Mais la liberté de choix en forme vraiment le 2ème élément.
Il y a un lien naturel et nécessaire entre la conscience que l’on a d’agir raisonnablement et la liberté de ce qu’on en attend.
Idée 2 : la liberté en tant que chemin vers le bonheur est raisonnable. la satisfaction libre ne conduit pas en elle même au raisonnable.
Mais travailler à sa liberté personnelle est raisonnable, au moins indirectement.
En effet, celui qui n’est pas content de sa situation et qui vit pressé de soucis et de liberté non satisfaite est d’autant plus tenté d’enfreindre la loi raisonnable ou le devoir.
On sait que la pauvreté favorise bien souvent la criminalité.
La liberté n’est pas un obstacle au devoir raisonnable.
C’est la misère et la souffrance qui rendent la pratique du « raisonnable » sinon impossible, du moins très difficile.
Idée 3 : pour que la vie ait un sens, la raison ne doit pas s’opposer à la liberté. la nature pratique de l’homme comporte 2 aspirations : le respect de la loi raisonnable et la recherche de