« S’il [la conscience] parle à tous les cœurs, pourquoi y en a-t-il si peu qui l’entendent ? » Ainsi s’interroge Rousseau au XVIème siècle. La conscience est partie intégrante de l’Homme, le définissant comme un être pensant ; et parfois nous aidant à juger des actions « bonnes » ou « mauvaises ». Nous sommes alors capables de distinguer les décisions et les actions qu’il nous serait préférable de prendre ou de faire. Il semble donc que nous soyons attentifs à cette « voix » de sagesse. Cependant, par de diverses facteurs, il est possible que nous l’ignorons, volontairement ou non. On peut donc se demander si nous sommes capables de ne pas écouter les indications de notre conscience ou bien si celle-ci est omniprésente et ne peut être évincée de la décision de nos actions. Si la conscience définit notre nature humaine et ne peut être reniée, l’Homme est dans la capacité de choisir de la suivre ou non, mais ce dernier choix l’exposant à des conséquences morales. Être conscient, c’est posséder simultanément une connaissance de ces actes, sensations, et réflexions. On distingue la conscience immédiate et la conscience réfléchie. La conscience immédiate représente la perception que l’individu a de son milieu, de son environnement et de ses actions. Elle est ainsi propre à l’Homme comme à l’animal. La conscience réfléchie permet à l’Homme de revenir sur ses actes, ses émotions, ses intentions passés. Elle implique une vision du moi à la fois dans le passé, le présent et dans le futur, qui ne peut être propre qu’à l’Homme. C’est ainsi que se résume la thèse de Pascal dans ses Pensées. En effet, il y expose la métaphore du roseau, symbole d’un Homme faible, dont la dignité et la force se base sur sa faculté de penser. « L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature; mais c'est un roseau pensant. ». Ainsi doté de pensées, l’être devient Homme ; et celui-ci ne saurait être sans sa conscience. Ignorer sa conscience serait alors ignorer sa nature