Peut-on séparer penser et parler ?
Le langage, nous dit la doxa, sert à communiquer. Mais ce n’est qu’une des fonctions du langage. Tous les êtres vivants ont une manière de communiquer. Les animaux crient. Cette forme de communication est en rapport direct à la nature, presque instinctive. Mais l’être humain se distingue par le langage. L’homme pense le langage. Nos cris de peur par exemple, sont instinctifs, mais nos paroles, nos mots, sont pensés. On incorpore dans notre discours notre vécu, notre expérience. Le langage, par cela, est le propre de l’homme, il est universel. Le langage aurait donc une fonction de communication, d’échanges entre les êtres. On peut aussi dire que les mots aident à élaborer une pensée, ils l’élaborent. Quelle est donc la fonction première du langage ? Peut-on penser sans les mots ? L’histoire de la philosophie nous ferait considérer la fonction d’élaboration de la pensée, c’est-à-dire que les mots créer une pensée, nous font considérer le monde. La linguistique nous ferait considérer la fonction de communication, une fonction politique, de pouvoir. Mais il faut également considérer une troisième fonction, l’émergence de la vérité, par un dialogue sincère, qui amènerait à une vérité.
Les mots élaborent notre pensée. Sans les mots, il est impossible de décrire nos sentiments par exemple. Pour Descartes, le langage est l’action corporelle de la pensée. La conscience de l’homme est utilisé de façon à exprimer sa pensée, à dire ce qu’il pense. Le langage permet alors à l’homme de poser un regard sur ses actions. En pensant ses actions, l’homme s’éloigne du rapport immédiat à la nature qu’entretient l’animal. L’homme n’est pas soumis à son environnement, il peut réfléchir à son action, décider de ce qu’il doit faire. Moins j’ai de vocabulaire, plus j’ai un rapport instinctif à la nature. Savoir ce qui m’entoure, pouvoir décrire ce que je vois, ce que je fais, me permet de comprendre, et d’agir. La liaison est donc très forte entre