Peut-on à la fois obeir et être libre
La liberté
Selon l’opinion commune, être libre, c’est faire ce qui nous plaît. Mais c’est ignorer les passions qui peuvent aliéner la volonté et les déterminismes. A l’opposé, les stoïciens qui présupposent que tout ce qui arrive a un caractère nécessaire, définissent la liberté comme la conformité à la nécessité. Contre ces deux positions, on peut définir la liberté comme le pouvoir de choisir et d’agir fondé sur la connaissance de ce qui nous détermine. En société, l’absence de lois, assurant théoriquement la liberté de tous, aboutirait en fait à l’écrasement du plus faible par le plus fort. Aussi faut-il substituer à cette pseudo-liberté la liberté civile, que seul le contrat social est à la même de garantir. Par ce contrat, chacun s’engage envers tous à ne reconnaitre d’autre autorité que la loi qui émane de la f=volonté général. La liberté de tous les membres du corps politique est ainsi préservée, de même que leur égalité.
1 les différents sens du mot liberté
A : la liberté comme absence de contrainte
Selon l’opinion commune, être libre c’est faire ce qui nous plait. Pourtant, agir sans contrainte ne suffit pas pour définir la liberté. Car je puis volontairement me précipiter dans la servitude comme un animal se jette étourdiment dans un piège. On pense, écrit Spinoza sans son traité théologico-politique (1670) que « l’esclave est celui qui agit par commandement, et l’home libre celui qui agit selon son bon plaisir. Cela cependant n’est pas absolument vrai, car en réalité, être captif de son plaisir (..), c’est le pire esclavage. » Agir librement, c’est agir de façon réfléchie, de telle sorte que je ne regrette pas le lendemain un acte impulsif ou imprudent. L’ivrogne qui se précipite au café n’est pas libre, demain en effet, il sera malade, et ce n’est pas cela qu’il voulait !
B : la liberté comme assentiment au destin
Qu’est ce alors que la liberté, si elle n’est pas l’abandon aux impulsions du désir ? Pour les stoïciens, et notamment