phedre
‘’Phèdre’’ est une pièce où le drame se déroule essentiellement dans les cœurs, tient à l’affrontement des consciences présentes en un lieu clos. Les incidents, les péripéties, les coups de théâtre, ont un seul but : assurer la progression psychologique, la connaissance complète des âmes. Les personnages, soumis, dans leur comportement, à la logique de leurs caractères à partir de ce que nous apprend l’exposition, montrant un mélange d’instincts primitifs et de noblesse aristocratique, tentent de résoudre une crise émotionnelle intense et profonde. Toute I'action, tout I'intérêt de la pièce sont centrés sur Phèdre. Les autres personnages ne sont en quelque sorte que des comparses.
Cela paraît aller de soi pour les confidents qui, traditionnellement, dans la tragédie, sont là pour proposer des solutions dialectiques, opposer leur empirisme au dogmatisme des héros.
Théramène, un homme de quarante-cinq ans encore vigoureux, est le «gouverneur» (précepteur) d’Hippolyte, à la fois son précepteur, son maître d’armes, et son compagnon de chasse. Il montre rigueur et grandeur d’âme. Il a affronté les fatigues et les dangers d’un long périple pour tenter de retrouver Thésée (I, 1). Il a surtout la redoutable charge de narrer à Thésée (V, 6) la mort d’Hippolyte.
Oenone, qui fut la nourrice de Phèdre, et est devenue sa confidente, a beaucoup plus d’importance.
Chez Euripicle, après un premier mouvement d'indignation, désireuse de ramener sa maîtresse à la vie, elle lui expliquait qu'on ne peut résister à la déesse de I'amour, et qu'il est dangereux de le tenter ; elle allait voir Hippolyte, et, après la violente réaction de celui-ci, Phèdre la chassait en la traitant de scélérate. Chez Sénèque, elle s'opposait au contraire longuement à la passion de sa maîtresse ; c’était seulement quand elle la voyait décidée à mourir qu'elle se faisait sa complice non sans réticence ; mais, quand Hippolyte repoussait Phèdre, elle prenait résolument