phenome
La conscience de soi définit l’homme comme une personne et lui confère une dignité qui le distingue radicalement de tous les autres êtres (vivants ou non).
L’utilisation du pronom Je dans certaines langues mais aussi l’acquisition de ce même pronom dans l’apprentissage de la parole chez l’enfant apparaissent comme des manifestations empiriques de ce pouvoir.
En quoi la conscience de soi donne-t-elle à l’homme un pouvoir ? A quelles conditions l’homme peut-il disposer des choses et des animaux à « sa guise » ? Quelles sont les conséquences pour l’homme lui-même de ce pouvoir?
[A. Quelle est la thèse du texte ?]
La thèse se développe en deux parties :
[ 1) « Posséder le Je dans sa représentation est un pouvoir ».]
La conscience humaine est conscience de représentations. La représentation est un acte : lorsque nous voyons quelque chose qui est hors de nous, nous ne sommes pas seulement passifs. Toute sensation d’un objet se double d’un acte de l’esprit qui rend la chose présente à l’esprit. Que se passe-t-il lorsque le sujet se sent lui-même ? Lorsque je me sens joyeux ou en colère, je ne suis pas le même. Lorsque je me remémore des souvenirs, lorsque je rappelle mon passé, je ne suis plus celui que j’ai été. Et pourtant c’est toujours moi. « Posséder le Je dans sa représentation » signifie que malgré des états de conscience différents, je continue de me penser comme le même. Kant distingue l’unité du Je de la diversité empirique du Moi. Dans la réflexion, l’homme est à la fois le sujet et l’objet de ses représentations.
Il faut aussi que ces représentations soient les miennes. La conscience de soi est donc à la fois