Philo
707
Aimer, c’est vouloir être aimé. Mais est-il absurde d’aimer ? Est-il impossible d’aimer ? Suite à la lecture du texte « Les contradictions du désir », de Jean-Paul Sartre, philosophe existentialiste français du XXème siècle, extrait de l’Etre et le Néant, on peut effectivement se poser cette question qui d’apparence simple et en réalité très complexe. On pourrait penser que l’amour donné augmente proportionnellement à l’amour reçu mais ce n’est pas aussi simple que cela. Ce sentiment d’amour semble être paradoxal même s’il est souvent décrit à travers la littérature ou le cinéma comme un sentiment tyrannique par son intensité passionnel (ex : Roméo et Juliette). Ici Sartre s’interroge sur le rapport entre amour et liberté. Peut-on aimer librement et peut-on désirer l’autre sans vouloir le privé de sa liberté ? La relation amoureuse peut prendre la forme d’un attachement aliénant (perte de la raison, la folie) et inexorable (trop dur, trop sévère). L’amour serait alors au fond l’expression d’une dépendance ? Il y aurait alors une totale contradiction entre amour et liberté. Dans ce texte, Sartre insiste sur les paradoxes du sentiment amoureux qui e peut dans aucun cas se réduire à un pur déterminisme (ligne 13) et ne relève pas non plus uniquement d’un engagement volontaire (ligne 4). Selon Sartre, l’amour implique une impossibilité puisqu’elle implique passion et raison ainsi que déterminisme et liberté. L’amour reposerait donc sur une liberté qui n’en est pas vraiment une car elle devient captive d’elle-même (ligne 11). Cela pose donc une grande contradiction incohérente au sentiment amoureux. L’amour n’est-il pas qu’un sentiment impossible du fait même de cette contradiction qui l’anime ? Nous tenterons dans une première partie de répondre à cette question en détaillant ce paradoxe puis dans une seconde partie nous essaierons de dégager le rapport