Philosophie de montaigne

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1. «[…] un attachement aux institutions religieuses purement formel dans son conservatisme.» Dès le premier paragraphe du texte, l’ambiguïté quant à la position de Montaigne sur la religion est dissipée : pour lui, même s’il est un homme sceptique, la religion a sa raison d’être, ne serait-ce que pour garder un certain équilibre dans la société. Donc, selon lui, la religion n’a qu’une fonction purement régulatrice de l’homme, car en tant qu’être manipulé par sa propre raison, il a besoin de se réglementer, d’où l’invention d’un créateur, qui a permit de mettre à l’abri les règles fondamentales de la communauté et de la préserver de l’anarchie. «Il a toujours vénéré les grandes aptitudes religieuses, parfaitement conscient de ne pas les posséder lui-même.» La religion, nous devons l’admettre, tel que Montaigne l’a fait, n’est peut-être pas parfaite, mais elle a été, est et sera toujours capable des plus grandes choses. Il nous faut nous incliner humblement devant le grand pouvoir qu’elle détient et cela même si nous ne sommes pas croyants. Reconnaître la force et l’importance des mouvements religieux est essentiel au maintien de l’ordre, du moins du temps de Montaigne. Peut-être en serait-il autrement aujourd’hui, mais cela n’est pas le point. Même si Montaigne lui-même n’est pas un réel croyant, car il n’a visiblement pas la foi, il reconnaît tout de même les grandes religions (notez le pluriel) comme des piliers de la terre, car il «enlève l’Expérience religieuse à l’immédiateté du vécu pour l’isoler en objet de la connaissance». Voilà une autre facette de la position de Montaigne qui rend la religion très importante (tout en respectant son côté sceptique, évidemment), surtout dans le contexte de l’époque, où l’Humanisme prenait de plus en plus de place. D’où l’intérêt de Montaigne pour toutes les religions, qu’il «considère comme des faits intéressants de l’histoire des civilisations et de l’anthropologie.» L’esprit humain ayant la possibilité d’adhérer à

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