Philosophie MILL
L'intelligence, la connaissance et la conscience morale sont-elles des obstacles à l'atteinte du bonheur ? Mill affirme dans un premier temps que personne ne renoncera volontairement à ses qualités intellectuelles et à ses vertus morales pour une plus grande satisfaction.
Pour quelles raisons l'hypothèse de ce renoncement est-elle imaginée ? MILL répond à cette question dans un second temps en explicitant le problème induit précédemment : d'un côté le bonheur est l'idéal de l'humanité, mais d'un autre côté cet idéal semble d'autant plus inaccessible que les êtres humains poursuivent un idéal de la raison.
Qui accepterait volontairement et en toute conscience de vivre ce rêve au prix de renoncer à sa faculté de penser, à sa raison, à son savoir acquis, à ses vertus morales faites de générosité et de dignité ? Et cela dans quel but ? Pour vérifier si finalement le plaisir que nous imaginons et le spectacle de la satisfaction sont bien réels.
Devenir un animal serait entrer dans un autre monde, régresser serait s'appauvrir soi-même. Car il s'agit de régression, d'un apprentissage à l'envers, d' un enseignement de l'ignorance.
Si les gens n'ont pas le même usage de leur intelligence, ne sont pas instruits au même point et n'ont pas les mêmes principes moraux, ils sont néanmoins des désirs communs. Ces désirs on peut les qualifier, comme le fait Epicure, de naturels et nécessaires, ce sont les désirs propres à l'humanité. Toutefois même convaincus que ces désirs communs seraient mieux satisfaits au prix de cette triple régression, ils n'accepteraient pas. Donc la satisfaction n'est pas la valeur suprême.
Mais pour quelles raisons Mill envisage-t-il l'hypothèse d'un renoncement imaginaire ?
D'abord pour des raisons de circonstance, un malheur extrême,