philosophie sur george bataille
L’homme est souvent défini comme étant un animal raisonnable. De ce fait sa différenciation d’avec l’animalité est première, il ne peut être défini que comme animal. Se pose alors la question de savoir sur quoi est fondée cette différenciation. Comment l’homme, alors même qu’il appartient au genre animal, se différencie des autres espèces animales ? Bataille répond, dans ce texte à ce problème, en exposant deux négations inhérentes à l’homme, qui permettent de justifier le fait que l’on ne puisse pas le réduire à un simple animal. Ces deux négations portent d’une part sur la nature, elle est effectuée par le travail, et d’autre part sur l’homme, par le biais de l’éducation.
Selon Bataille, le monde de la culture se constitue contre celui de la nature : « l'homme, observe-t-il, est un animal qui n'accepte pas simplement le donné naturel, qui le nie». Double négation, selon Bataille, puisqu'elle porte et sur l'animal homme et sur son milieu naturel - L'homme nie son milieu naturel en le transformant et en produisant un monde d'artefacts, d'objets artificiels. C'est le processus du travail, qui apparaît ainsi comme « la voie de la conscience, par laquelle l'homme est sorti de l'animalité ». L'homme nie sa propre animalité en s'éduquant, c'est-à-dire en s'imposant des interdits, ceux qui portent sur les excréments témoignant clairement de cette négation de l'animalité. Selon Bataille, les réseaux d'interdits s'articulent autour de deux interdits fondamentaux, ceux de la mort (parce qu'elle serait liée à une violence incompatible avec l'ordre du travail) et de la sexualité (car l'exubérance sexuelle diminuerait également l'aptitude au travail).
La démarche argumentative de Bataille se déroule en trois étapes . Dans la première , qui s'arrête à « monde humain », l'interrogation porte sur ce qui de prime abord distingue l'homme de l'animal . Or cette distinction s'exprime par la nature du rapport de l'homme au monde . Quelle est la nature de ce rapport ? Mais