Philosophie
Le terme « conscience » est d’un usage courant : prendre conscience d’une situation, réagir en toute conscience, perdre conscience, avoir bonne ou mauvaise conscience, etc. Ces expressions révèlent la polysémie du mot, où convergent deux acceptions : l’une est morale (affi rmée dès Socrate, qui évoque volontiers le « démon » l’invitant à telle ou telle conduite), l’autre est psychologique.
Origine des valeurs morales ?
La conscience morale implique la présence, en chacun, de valeurs qui l’aident à défi nir ce qui lui paraît bien ou mal. Elle débouche donc sur une question relative à l’origine de ces valeurs : me sontelles fournies par une autorité extérieure (la famille, la société, ou
Dieu) ? Ou est-ce moi qui les découvre ou les invente ? (’ Fiche 26).
Conscience et sujet
La conscience psychologique peut se comprendre selon deux dimensions
: d’une part, elle nous donne un savoir concernant nos actes (je suis conscient de ce que je vois en même temps que de voir) ; d’autre part, elle nous donne le sentiment d’être un moi singulier (le sujet s’affi rme en s’opposant à tout ce qui n’est pas lui-même). 2 Situation et conséquences du cogito cartésien
La pensée présente à elle-même
Pour échapper à l’erreur, Descartes suspend tout jugement par un doute « hyperbolique ». Il met fi n à ce dernier en découvrant la première vérité indubitable : le « je pense donc je suis ». L’existence humaine est ainsi capable de se saisir dans la conscience qui accompagne chacune de ses pensées (vraies ou fausses, peu importe). Le sujet est dès lors diff érencié de l’objet.
Une capacité d’auto-contrôle
Il devient alors nécessaire de décrire le mode d’être et les capacités de la conscience. Cette exploration sera menée, soit par l’introspection, qui prétend saisir un phénomène au moment même où il a lieu dans la conscience, soit par la rédaction d’un journal intime, qui enregistre les modifi cations du sujet en fonction