Philosophie
Positivement cela semble impliquer que la liberté est l’ensemble des possibilités que nous pouvons réaliser.
Problème : il y a des lois qui limitent ce que nous pouvons réaliser. Est-ce à dire que nous ne pouvons pas [jamais] être libres ? Sauf peut-être si l’on sort d’un état de droit, c'est-à-dire d’un état où des lois sont imposées à tous ? Mais là encore il n’est pas évident que la liberté ne rencontre aucune limite : ne pourrait-on pas penser que les lois de la nature elles-mêmes nous limitent ? Ainsi l’humain ne vole pas autrement que par le biais de moyens artificiels. La liberté humaine n’est-elle pas essentiellement limitée ?
Mais ce problème présuppose l’idée que pour pouvoir être libre, il faut que l’on puisse faire n’importe quoi, c'est-à-dire tout ce qu’il est possible de faire. Mais l’idée de pouvoir faire tout ce qu’il est possible de faire est-elle cohérente ?
Répondre par l’affirmative impliquerait ici l’existence d’un stock [universel] de possibilités communes à tous ceux qui peuvent vouloir, penser et agir. Or il n’est pas évident qu’un tel stock existe. Deux contre-exemples : (i) le handicap de naissance ; (ii) les différences radicales entre des sociétés différentes.
Une conception naïve, c'est-à-dire strictement décontextualisée [sortie de tout contexte ordinaire] de la liberté, c’est l’idée d’un tel stock de possibilités entièrement commun à tous les hommes.
Démonstration de l’aburdité de la conception naïve de la liberté [=CNL] :Admettons que la liberté consiste à pouvoir faire tout ce que l’on peut vouloir faire, à exploiter le maximum des possibilités qui nous sont ouvertes par et dans l’action.
Lemme : Quand on agit, la plupart du temps on peut indiquer des raisons