Épictète (50-130 après J-C) a reçu un enseignement stoïcien de son maître Musonius Rufus. Dans les Entretiens, Epictète traite notamment du besoin de définir cette norme. Il montre le caractère irrecevable des opinions et ainsi, développe encore la notion de vérité, constitutive de la philosophie. Ce texte porte sur la philosophie en général. L’auteur soulève le problème de l'origine de la philosophie. L'idée directrice est la suivante : la philosophie naît du constat de la diversité contradictoire des opinions humaines. Cette diversité conduit à poser une norme nécessaire destinée à dépasser le règne de l'opinion. Ainsi, philosopher, c’est tenter de trouver une vérité de raison supérieure à l'opinion et permettant d'établir l'accord entre les hommes.
Dans un premier temps, nous analyserons la démarche intellectuelle et argumentative d’Epictète, avant d’étudier l’intérêt philosophique de ce texte. Dans le texte étudié, Epictète traite de l’insuffisance des opinions pour parvenir à la vérité tant recherchée. Leur subjectivité, le fait qu’elles ne puissent être tenues pour acceptables que dans certaines situations suffisent à les considérer comme un obstacle à la vision philosophique du monde, une vision qui se doit d’être universelle et acceptée par tous. Une opinion ne pouvant pas être partagée par tous se heurte à d’autres opinions et des conflits que l’on pourrait éviter éclatent. Il se demande donc s’il existe une voie, pour enfin pouvoir accorder les diverses opinions. Epictète en vient ainsi à évoquer une norme, qui permet de dépasser le conflit des opinions, permettant d’accorder les hommes entre eux. Pour lui, l’opinion est insuffisant pour déterminer ce qui est vrai, et il est nécessaire de trouver la norme qui montre qu’une opinion, un jugement correspond bien à la réalité telle qu’elle est et non telle qu’elle paraît être. Pour convaincre le lecteur, Epictète dénonce les effets négatifs de l’opinion et évoque l’existence d’une norme semblable à