PHILOSOPHIE
« Le doute est le sel de l’esprit ; sans la pointe du doute, toutes les connaissances sont bientôt pourries. J’entends aussi bien les connaissances les mieux fondées et les plus raisonnables. Douter quand on s’aperçoit qu’on s’est trompé ou que l’on a été trompé, ce n’est pas difficile ; je voudrais même dire que cela n’avance guère ; ce doute forcé est comme une violence qui nous est faite ; aussi c’est un doute triste ; c’est un doute de faiblesse ; c’est un regret d’avoir cru, et une confiance trompée. Le vrai c’est qu’il ne faut jamais croire, et qu’il faut examiner toujours. L’incrédulité n’a pas encore donné sa mesure. Croire est agréable. C’est une ivresse dont il faut se priver. Ou alors dites adieu à liberté, à justice, à paix. »
Alain, Propos
1. Dégagez l’idée principale et les étapes du texte
Dans le texte étudié, l’auteur, Alain dans ses Propos nous explique l’ampleur du doute dans nos pensées quotidiennes. Tout d’abord, dans sa première phrase Alain compare le sel au doute de l’esprit. Le sel qui sert à conserver le goût des aliments signifie ainsi que le doute sert à conserver les connaissances « les mieux fondées et les plus raisonnables » afin qu’elles perdurent et qu’elles ne « pourrissent pas ». Dans les phrases qui suivent, Alain parle du sentiment exprimé lorsque nous n’avons pas douté et que nous avons été déçus, « le regret d’avoir cru », « la confiance trompée » ; Le regret d’avoir cru en quelque chose ou en quelqu’un et d’être par la suite trompé. Prenons l’exemple de la femme qui apprend au bout de 15 ans de mariage que son mari l’a trompé depuis 5 ans. Elle ne doutait pas une seule seconde de l’amour de son mari pourtant si elle avait eu ne serait-ce qu’une pointe de doute dans sa situation conjugale elle aurait pu comprendre que les choses avaient changés. Les conséquences aux connaissances ingurgitées sans la pointe du doute peuvent amener à être triste et déchiré. Le doute permettrait donc de conserver les idées reçues.