Pladoyer
Au début de l’automne, la situation avait bien changé. Fanny n’était plus simplement cantonnée dans ses tâches culinaires, mais elle était devenue au fil des jours bien plus que cela…
Un matin d’octobre, Tom, son époux, fit irruption au château et s’adressa au baron :
« Avec tout le respect que je vous dois, cette situation est inacceptable, ces conditions de travail ne peuvent plus durer.
Qui êtes vous pour imposer des charges de travail si lourdes qu’un homme ne pourrait endurer. Comment pouvez-vous demander à une frêle femme de couper et fendre du bois pendant des jours et des jours ? Et comment exiger d’une jeune femme serviable et dévouée de prester plus de 16 heures par jours à raison de 6 jours par semaines sous prétexte que vous êtes le patron et qu’elle n’a qu’à s’exécuter ? Mon épouse a été engagée en tant que cuisinière et durant les premières semaines, vous n’aviez que des louanges à son égard ! Maintenant, elle est devenue la bonne à tout faire : femme de chambre, femme de ménage. Et depuis que Martin, votre ouvrier de maintenance a été licencié, Fanny doit assurer ses charges. Et de quel droit vous permettez vous d’être grossier et insultant envers elle ? Elle est un être humain tout comme vous, qui a droit aux mêmes égards que n’importe qu’elle autre personne sur terre. La fortune, les titres de noblesse et le pouvoir ne donnent aucun privilège.
Lorsque Madame la Baronne était absente, vous avez eu des gestes déplacés et des paroles sans équivoques envers Fanny. Malgré sa réaction et ses mises au point, vous avez persisté dans votre démarche en faisant planer le spectre du licenciement, la menace de ternir une réputation et de par vos relations l’empêcher de retrouver un travail dans une