La ville ? C’est une joyeuse bande de copains rassemblés aux terrasses des cafés. C’est la rue grouillant de voitures comme des fourmis pressées aux klaxons éveillés. C’est le feu d’artifice coloré des lumières qui illuminent le ciel et qui font pâlir de jalousie la lune et les étoiles. Où les cinémas et les théâtres se tordent du rire formidable du public vibrant à l’unisson ou sanglotent des larmes des jeunes filles en pleurs, c’est là. La ville… c’est desgens qui vont à droite, d’autres à gauche. Ceux qui vont à droite parlent anglais, français, javanais, apostrophent gaiement ceux qui vont à gauche et parlent italien, arménien, canadien dans un concert de sons multicolores et un brassage vivifiant des corps et des âmes. Ce n’est pas à cause de la cohue ou des autobus bondés que les gens s’apostrophent ainsi, il y a de la place pour tous… c’est à cause de… je ne sais pas. La ville, c’est un voyage au bout de la langue et les papilles réveillées par les mille saveurs du monde aux tables des restaurants cosmopolites : riz cantonais, sushi japonais, pizza di Napoli, feuille de vigne attique… La ville, c’est l’oeil qui lèche la vitrine colorée, c’est la main tendue quand on est blessé, c’est le troupeau des ponts qui bêle et leur bergère Tour Eiffel ; c’est la silhouette fine des buildings élancés qui font la nique aux antiques arcs fatigués, voûtés et sculptés ; c’est un kaléidoscope de formes, de sons, de peaux et de couleurs ; c’est « Personne ne m’épie, personne ne me juge, je suis moi et tais-toi » ; c’est « Viens au concert avec moi, et demain au cinéma ». La ville, c’est le métro qui joue à l’étoile filante et te dit : « Dors encore un peu, je roule pour toi », c’est le boulot qui tend les bras, c’est le dodo bien au chaud. Et ça change tous les jours, demain n’est pas comme aujourd’hui, aujourd’hui pas comme hier… Évolution ? Adaptation… perpétuelle invention et génie de la création. C’est un