Plaisir et apprentissage: est-ce incompatible?
Le plaisir est l’une des raisons essentielles qui motive l’adhésion à une activité, à une pratique sportive. « Les émotions incitent l’individu à poursuivre son engagement et atteindre le but ou à se désengager et à opérer la transition vers d’autres buts » (Rimé, 2005). L’investissement et l’engagement à long terme sont surtout liés à la satisfaction et au plaisir que peut avoir l’individu dans sa pratique. On peut se demander plus largement quelle est la place des émotions dans l’apprentissage. Le plaisir est-il compatible avec l’apprentissage ? Pour cela, nous montrerons en quoi le plaisir peut favoriser les apprentissages dans une discipline comme l’éducation physique et sportive qui suscite des émotions, puis nous verrons de quels moyens l’intervenant d’EPS disposent pour que les élèves ressentent du plaisir lors des leçons d’EPS.
1 LE PLAISIR : UN OBJECTIF ET UN MOYEN.
Historiquement, le plaisir a été soumis à différentes influences ce qui peut expliquer en parti pourquoi les chercheurs se sont peu penchés sur le rôle des émotions et plus particulièrement du plaisir dans le champ des activités physiques et sportives.
Le plaisir était une question centrale dans les philosophies grecques, « si le plaisir est un bien, il ne faut pas le modérer », au risque cependant d’aliéner sa liberté et d’être esclave de ses propres vices. La psychanalyse et notamment Freud, en a fait une part essentielle. Il montre que le plaisir vise la réduction des tensions c’est-à-dire l’apaisement d’un besoin ou d’un désir. Ce n’est finalement qu’à partir des années 1980, que notre société va s’intéresser davantage à la recherche sur le plaisir. On peut cependant se demander quelle est la place du plaisir dans le domaine du sport.
Pierre Parlebas dans son lexique ne mentionne pas le terme de plaisir mais de «ludisation » ; le plaisir y est associé aux jeux. L’enfant prend du plaisir quand il joue : l’amusement ou le divertissement, mais aussi le