« LE PLAISIR PEUT IL ETRE VERTUEUX ? »

L’homme est naturellement enclin à satisfaire des désirs. L’élan vers le plaisir constitue l’élément moteur de son action. Une morale qui ne serait pas fondée sur le plaisir serait inhumaine. La vertu, quant à elle, est utile aux hommes dans la mesure où elle les aide à vivre ensemble et cela en bonne intelligence. La recherche du plaisir est-elle compatible avec la vertu ? Dans un premier temps nous verrons que le plaisir est acceptable lorsqu’il accompagne la vertu, mais nous nuancerons en disant que tout plaisir n’est pas forcément bon.

N’existe t-il pas des plaisirs que l’on pourrait qualifier de bons et d’autres de mauvais ?
Epicure, l’un des premiers penseurs du plaisir, fait une distinction entre ceux-ci, car tous ne se valent pas. Abordons alors l’existence de plaisirs plus valorisants. L’éthique d’Epicure est un hédonisme qui se fonde sur la thèse selon laquelle « le plaisir est le principe et la fin de la vie heureuse ». Tout plaisir est naturel pour l’homme car il est lié à ses besoins fondamentaux. Il se réalise en suivant la nature. Pour Aristote, cela signifie aller au bout de l’activité dont le plaisir est le couronnement. Ainsi, le plaisir ne peut pas être mauvais dès lors que l’activité est bonne, c’est-à-dire conforme à la raison. Celle-ci exige que l’homme vertueux soit heureux, sinon il n’y aurait pas de sens à suivre la loi morale. En effet, sans cette conviction, aucun homme n’accepterait de bien agir. Plaisir et morale semblent donc liés, l’un appellerait l’autre. De plus, pour agir parfaitement bien, il faut apprécier le fait de bien agir. Tout acte a besoin du plaisir pour se réaliser pleinement. Sans plaisir, il manquerait quelque chose. Le plaisir perfectionne l’activité, et c’est en ce sens qu’on peut le qualifier de vertueux. D’autre part, la vie heureuse doit se fonder sur la modération des plaisirs, la recherche du juste milieu, tout excès entraînant invariablement en