Point sur condillac, locke, leibniz
Le sens dérive du signe. Doctrine = le sensualisme, prolongement de l’empirisme défendu dans l'Essai sur l'entendement humain de Locke. Il insiste encore plus sur le rôle des signes, et donc du langage, dans la genèse de la connaissance. Le Traité des sensations (1754) s’efforce de démontrer que « toutes nos connaissances et toutes nos facultés viennent des sens, ou plutôt des sensations » = réfutation de l’idéalisme. Mais s'agit-il pour autant d'un matérialisme ? Le terme de « sensation » dit bien que « les sens ne sont que cause occasionnelle. Ils ne sentent pas, c'est l'âme seule qui sent à l'occasion des organes ; et c'est des sensations qui la modifient, qu'elle tire toutes ses connaissances et toutes ses facultés » : on parle de « sensationnisme ».
L'aveugle de Molyneux et la statue de Condillac : Locke, L.II de l’Essai, consacré à la perception, reproduit la lettre du « savant M. Molyneux » (ch9¶8) : « supposez un aveugle de naissance », qui aurait appris à « distinguer par l'attouchement » le globe et le cube ; s'il venait à recouvrer la vue, il ne pourrait pas les reconnaître sans les toucher, dans l'impossibilité de mettre en rapport les deux expériences.
Condillac soutient au contraire, dans l'Essai sur l'origine des connaissances humaines (1740), « que l'œil juge naturellement des figures, des grandeurs, des situations et des distances », = ya un rapport direct de la sensation à la connaissance géométrique.
Mais ensuite, embarrassé par les paradoxes de Diderot dans la Lettre sur les aveugles (1749), il entreprend « de considérer séparément nos sens, de distinguer avec précision les idées que nous devons à chacun d'eux, et d'observer avec quels progrès ils s'instruisent, et comment ils se prêtent des secours mutuels ».
Il imagine donc une statue, d'abord « bornée au sens de l'odorat », puis acquérant progressivement l'ouïe et le goût (1°partie du Traité des sensations) ; le toucher ajoute ceci de déterminant qu'avec