Politique européenne de voisinage
L’Union européenne s’est construite depuis l’origine par couches successives de coopérations, de partenariats et de projets communs. Dans son extension, la Communauté puis l’Union européenne a crée de multiples organisations pour permettre le rapprochement avec les pays voisins. On le voit par exemple avec l’Initiative Centre-Européenne (ICE) qui a émergée dès 1989 pour permettre la transition des anciennes démocraties populaires vers la démocratie et l’Union européenne. Le pacte de stabilité pour l’Europe du Sud-Est suit la même logique et tente d’harmoniser les pays des Balkans de l’Ouest en vue de leur future adhésion à l’Union Européenne. Ces actions de l’UE ont donc pour objectif de favoriser les réformes économiques et politiques des pays voisins avec pour récompense ultime l’appartenance à l’UE. La politique extérieure de voisinage (PEV) suit à peu près la même logique mais avec une différence de taille : la promesse de l’adhésion à l’UE est soit très floue (Géorgie) ou alors refusée pour des raisons évidentes (Maroc). Elle concerne des pays voisins de l’UE que celle-ci tente de stabiliser en répondant à deux logiques sur lesquelles nous reviendront plus en détails ultérieurement : la conditionnalité et la socialisation. Cependant, et c’est la problématique principale, en tentant «d’exporter» la stabilité européenne à ses voisins, l’UE ne risque-t-elle pas «d’importer» l’instabilité à l’intérieur de ses frontières ?
Dans une première partie, nous verrons pour l’UE a besoin de créer des partenariats avec ses voisins. Dans une seconde partie, nous nous intéresserons à la mise en oeuvre de la PEV. Pour finir, dans une troisième partie, nous observerons les limites de cette politique européenne.
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I - Une politique européenne de voisinage : pourquoi ?
Le but principal est de ne pas créer un autre «rideau de fer» sur les nouvelles frontières européennes à l’Est et de favoriser le