politique migratoire
• 1 Nous reprenons ici la définition de ce terme de « subjectivation » donnée par Gilles Deleuze : « (...)
1Les politiques européennes de fermeture des frontières induisent de nouvelles formes de mobilité et d’ancrage, de nouveaux modes de subjectivation1 de la part des migrants. Les anciens savoir-faire migratoires ne sont plus opératoires. Les réseaux tissés lorsque la migration de travail était constitutive de l'économie des pays européens ne sont plus efficaces. Néanmoins atteindre l’Europe demeure un objectif pour un nombre croissant d'individus, notamment les jeunes vivant dans des pays qui ne leur assurent aucun avenir. La notion d'Europe, au demeurant relativement abstraite, souvent floue quant à ses caractéristiques géographiques se construit au regard de la législation concernant les migrations, au regard des possibilités de pénétrer la forteresse.
2Notre propos dans cet article est d’analyser au plus près les effets du durcissement des politiques migratoires en Europe sur les imaginaires qui constituent les répertoires à partir desquels chaque migrant construit sa stratégie de passage et d’installation en Europe.
3Cette analyse s’appuie sur les recherches menées entre 2009 et 2011 dans le cadre d’un programme européen « Eurobrodmap » par une équipe pluridisciplinaire de chercheuses et chercheurs (anthropologues, historiens, géographes, sociologues). L’objectif de ces recherches était d’appréhender l’évolution des représentations qu’ont les migrants de l’Europe au cours de leurs trajectoires migratoires vers l’Europe : avant leur départ, durant leur trajet et une fois installés dans un pays européen.
• 2 D’autres parcours ont été étudiés dans le cadre de la recherche citée plus haut : ceux d’indiens (...)
4Nous nous avons choisi dans ce texte de limiter nos références à deux ensembles de parcours migratoires, celui des Argentins et celui des Maliens pour des raisons de clarté d'exposition dans les limites d’un article.2
5L’Argentine