Politique d'autofinancement
Le bénéfice net n'a que deux affectations possibles : soit le réinvestissement dans l'entreprise sous forme d'autofinancement, soit sa distribution aux actionnaires sous forme de dividende ou de rachat d'actions, voire de réduction de capital.
L'autofinancement bénéficie d'une excellente image : il réduit le risque du créancier, se traduit par des plus-values et non des dividendes souvent plus lourdement imposés pour l'actionnaire. Il constitue pour les gestionnaires une ressource mobilisable sans avoir à solliciter des tiers, ressource qui diminue le risque de leur entreprise tout en accroissant la valeur de leurs stock-options.
C'est là cependant son danger. L'autofinancement n'a d'intérêt d'un point de vue financier que s'il permet de financer des investissements qui rapporteront au moins le taux de rentabilité exigé compte tenu de leur risque. Sinon il conduit à détruire de la valeur avec d'autant plus de constance que la sanction intervient souvent tard puisque l'autofinancement à outrance coupe l'entreprise des marchés financiers. La sanction n'en est que plus forte !
Le piège de l'autofinancement est son coût apparent qui est nul alors que son véritable coût, qui est un coût d'opportunité, est bien réel. Il est égal au coût des capitaux propres.
L'autofinancement permet un taux de croissance interne de l'activité égal au taux de rentabilité comptable des capitaux propres multiplié par le taux de rétention des bénéfices (1 - le taux de distribution). À levier comptable et rentabilité économique constants, le taux de croissance interne correspond au taux de croissance des capitaux propres et de l'actif économique. Enfin, le taux de croissance du résultat net et du BPA est égal à la rentabilité marginale des capitaux propres que multiplie le taux de rétention des bénéfices.
Le dividende tout comme les rachats d'actions ont pour objectif premier de rendre aux