Ponge
Francis Ponge est né en 1899, à Montpellier. Ce sont justement ses origines méditerranéennes qui lui donnent ses premières émotions au monde sensible : « Pour ceux qui sont nés non loin de la Méditerranée, pas de doute ; la beauté existe. C’est celle de la fontaine de Nîmes, celle du moindre figuier. C’est celle du moindre cabanon à outils dans une vigne, non loin parfois d’un pin, d’un pin parfois parasol » (Pour un Malherbe). Son éducation première est protestante, ce qui influencera considérablement son esthétique, au niveau du puritanisme plus que de la métaphysique en elle-même : sobriété, dépouillement, pas d’étalage public de ses entrailles, de pathos. Son père (homme cultivé qui corrigeait des manuscrits) a également une grande importance pendant toute son enfance, il domine toute son éducation. Tous ces éléments font qu’il a eu une enfance plutôt privilégiée.
Vient le départ du Midi vers Caen en 1909, où il fera des études au lycée Malherbe, qu’il a justement tenté de réhabiliter (logique répondant à son éducation protestante et à la présence de son père). Il apprécie surtout son œuvre « pas embarrassée par les sentiments ». Il se découvre une passion pour latin : Horace, Ovide et surtout Lucrèce, de même que les dictionnaires comme Le Littré finissent par avoir une grande influence sur lui. S’explique alors sa passion pour les mots, plus précisément sa passion étymologique. Il termine premier de son académie au bac de philosophie et entre en prépa au lycée Louis Le Grand à Paris, pour enfin suivre des études de philosophie et de droit à la Sorbonne. Il publie son premier sonnet à cette époque sous le pseudonyme de Nogères. Il échouera à la licence de philosophie car il reste muet pendant les examens oraux.
Il s’engage au Parti socialiste et commence à écrire, publie quelques textes dans des revues, mais il se tient à l’écart du monde littéraire et mène une vie de bohème entre Paris et Caen. Il publie dans la