Francis Ponge est un auteur contemporain qui a toujours refusé d’être désigné sous le nom de poète, et qui a préféré travailler sur des choses banales, courantes. . Il utilise dans ces poèmes un langage usuel mais il travaille beaucoup sur les mots. Par exemple, il a fait un poème intitulé « Le cageot », « La cigarette » ou encore ici le « Plat de poissons frits », un texte tiré de Pièces écrit en 1962.
Ici, on a une description d'un repas méditerranéen. Ce tableau festif nous en met l’eau à la bouche. Comment Ponge joue t-il sur la qualité des mots ?

Nous verrons d'abord dans une première partie l'expression du plaisir des sens.

Tout d’abord, nous pouvons dire que Ponge utilise des expressions joyeuses en rapport avec les différents sens de l’être humain.
En effet, il nous fait découvrir à travers son texte les différentes sensations qui sont en jeu. Il y a d'abord la sensation gustative avec "gout" (l1), "savoureux" (l5), "bon" (l6), "caramel de peau de poisson" (l6), « déguster » (l9). Tous ces noms communs nous montrent le plaisir total de Ponge à manger son repas accompagné d’un vin doré. Nous avons également à la ligne 10 « La haute fenêtre » qui est une métaphore qui pourrait signifier la bouche donc sensation gustative.
Puis, nous avons ensuite la sensation visuelle. Le repas est pris dans un cadre très agréable avec « Sète » (l9), ville de bord de mer dans la région sud, comme fond. On a l’impression que le repas est pris avec un paysage digne d’une carte postale, on le voit avec « « pellicule impressionnable », « instantané », « révélé ». De plus, nous avons un rythme ternaire qui imite les mouvements réguliers des vagues, le repas est donc pris sur un bord de mer. C’est pourquoi, nous avons le champs lexical de la mer avec « poisson de mer » (l2), « pont du petit navire » (l11), « flots » (l11).
Ensuite, nous apercevons le sens de l’ouïe avec « ouïe » (l1) « claquer » (l10). Tout au début les bruits sont doux avec le crépitement du