Postmoderne religion et integrisme
Par Michel Cornu www.contrepointphilosophique.ch Rubrique Bibliothèque
Mai 2004
Gianni Vattimo, Espérer croire, Seuil, Paris,1998. (Coll. La couleur des idées).
Gianni Vattimo, Après la chrétienté. Pour un christianisme non religieux, Calmann-Lévy, Paris, 2004.(Coll. Petite bibliothèque des idées).
Danièle Hervieu-Léger, La religion en miettes ou la question des sectes, Calmann-Lévy, Paris,2001. (Coll. Essai Société).
Caroline Fourest, Fiametta Venner, Tirs croisés. La laïcité à l'épreuve des intégrismes juif, chrétien et musulman, Calmann-Lévy, Paris, 2003.
Sébastien Fath, Billy Graham, pape protestant?, Albin Michel, Paris, 2002.
(Coll. Sciences des religions).
Geiko Müller-Fahrenholz, "In göttlicher Mission. Politik im Namen des Herrn- Warum George W. Bush die Welt erlösen will", Knaur, München, 2003.
Jean-Claude Guillebaud, Quiconque se croit défenseur du bien porte en lui-même une part du mal. L'innocence perdue, Chronique «Écoutez voir», Le Nouvel Observateur, N° 2062, du 13 au 19 mai 2004, p.74 du cahier «Télécinéobs».
Les deux livres de G. Vattimo sont liés et développent une problématique semblable. Espérer croire (en italien, credere di credere) pose les fondements d'une vision du christianisme telle qu'on puisse y adhérer après «la mort de Dieu» de Nietzsche et «la fin de la métaphysique» annoncée par Heidegger, donc dans une pensée postmoderne, telle que l'auteur l'a décrite et analysée dans des ouvrages précédents. Après la chrétienté développe les thèmes d'Espérer croire à travers des conférences, des articles. Les deux livres se répondent, mais, s'il fallait n'en lire qu'un, nous conseillerions de choisir Espérer croire.
Quelle est donc la thèse centrale de Vattimo? «Dieu est mort» signifie pour Nietzsche "qu'il n'y a pas de fondement ultime et rien d'autre"[1]. Ce qui implique que les projets métaphysique de l'Etre et théologique de Dieu, comme fondements ultimes, sont caducs. Cet