Pour comprendre si Apple détourne ou non les lois de concurrence, il faut d’abord définir cette dernière. Les néo-classiques comme Arrow et Debreu, qui sont le prolongement de Léon Walras, ont théorisé un modèle d’équilibre général qui énonce des hypothèses pour que le marché fonctionne parfaitement c'est-à-dire comme si « une main invisible », pour reprendre la métaphore d’Adam Smith, conduisait des agents par leur intérêt particulier à réaliser, sans le rechercher, l’intérêt collectif. C’est le modèle de concurrence parfaite. Les trois hypothèses majeures de la concurrence parfaite sont restrictives : -les prix sont considérés comme des paramètres des fonctions de décisions des agents, ce qui implique l’existence d’un extérieur neutre, appelé le commissaire priseur, pour afficher ces prix afin qu’ils soient connus de tous. -les agents pensent que les prix affichés par le commissaire priseur sont des prix d’équilibre. Ces prix sont supposés égaliser l’offre et la demande.
-les agents ne procèdent entre eux à aucun échange direct. Le commissaire priseur joue le rôle d’intermédiaire. Pour que ce modèle de concurrence parfaite soit appliqué, il faut que les cinq conditions de la concurrence pure et parfaite soient appliquées, ces conditions étant présentées comme la traduction économique des hypothèses du modèle de la concurrence parfaite. Cependant, on présente souvent ces cinq principes comme si leurs réalisations garantissaient l’obtention d’une concurrence parfaite. En réalité, il est impossible que ces principes soient tous réalisés car ce sont des concepts qui ont pour but de décrire le marché idéal néanmoins la plupart des marchés s’en rapproche plus ou moins. Ces cinq principes sont :
-l’homogénéité du produit : un marché se définit par rapport à un produit bien déterminé. On ne devrait pas parler du marché automobile car les voitures de sport ne sont pas en concurrence avec les routières. L’homogénéité renvoie à un critère objectif, tous les