pour quoi se former
On peut suivre une formation professionnelle pour de multiples raisons, très différentes : viser une promotion, se cultiver, bénéficier de contacts sociaux, acquérir une meilleure image de soi, s'évader de conflits familiaux, etc.
Autant dans le monde de la formation continue que dans le système scolaire, l'évocation de la notion de motivation suscite des attitudes variées. Si le praticien l'exploite pour expliquer certains comportements des apprenants, il peut également la rejeter parce qu'opaque, simpliste ou, finalement, inutile. Il peut en nier l'existence, ou au contraire, tirer du constat de sa toute-puissance une forme de résignation pédagogique. Il peut s'acharner à créer de la motivation, ou inversement, abdiquer devant sa propre incapacité à influencer ce mystérieux moteur de l'engagement éducatif.
Bref, suivant l'interlocuteur, la question de la motivation peut alternativement susciter résistance, passion, curiosité ou indifférence... Et l'on retrouvera le même clivage entre partisans et opposants de la motivation dans le débat théorique sur les dynamiques d'engagement dans la formation (1).
Pourtant, la question de ce « quelque chose qui pousse à l'action » prend une importance nouvelle aujourd'hui pour les chercheurs et les praticiens de la gestion des ressources humaines, du développement social et de la formation. Les nouvelles interrogations sur l'engagement des sujets sociaux dans l'action et sur les modes de mobilisation des ressources humaines sont évidemment à relier au contexte socio-économique actuel, qui tend à responsabiliser les individus dans le développement de leurs compétences et la gestion de leurs propres itinéraires.
La question du passage à l'action, ou de l'engagement dans l'acte, a été traitée de longue date par la psychologie expérimentale, bien que sur des bases épistémologiques aujourd'hui obsolètes. Depuis les années 80, la psychologie, nord-américaine en particulier, a entrepris de revisiter le