Pourquoi donner ? Solidarité et rivalité dans l’échange.« L’échange est une alternative à la guerre », si la guerre n’est pas une sorte d’échange elle-même.L’Homme doit échanger pour créer du lien social. Que l’on soutienne la vision de C.L Strauss, en plaçant la règle, le symbole à la base de toute société humaine, ou si l’on défend le principe d’une société qui sécrète elle-même ce dont elle a besoin ( la règle, l’échange )énoncé par Marcel Mauss, on comprend dans tous les cas que l’échange est universel, et doit donc être analysé. Dans l’Essai sur le Don, publié en 1923-1924 dans la revue l’Année sociologique, Marcel Mauss s’intéresse aux formes que l’échange revêt dans différentes sociétés « archaïques ». En passant par les Iles Samoa, par le Nord-Ouest américain jusqu’aux iles trobriandaises, l’auteur cherche à faire l’ « archéologie des transactions humaines » et y trouver ce qu’il y a de plus fondamental. Il trouve ce que l’on nomme les « prestations totales ». Ces prestations qui ne sont pas toutes du même ordre, engagent quoi qu’il arrive, des groupes, des individus, et créent un lien, qu’il soit solidaire ou erratique, amical ou agonistique.Nous allons donc nous intéresser à la rivalité et la solidarité dans l’échange, en nous appuyant sur divers travaux, dont celui sur le don énoncé plus haut. Marcel Mauss opère une séparation entre Donner, recevoir, et rendre, ici nous allons concilier les trois en tant que trois phases inséparables, d’un rituel complexe, celui de l’échange dans les sociétés non occidentales, qui ne voient dans ce phénomène ni les mêmes logiques ni les mêmes fonctions. L’exemple le plus frappant de rivalité dans l’échange se trouve sûrement sur la côte Nord-Ouest américaine, lors des Potlatch, grandes fêtes données à l’occasion de toute sorte d’évènements importants pour la communauté. Lors de ces grands rassemblements, des dons sont effectués par des chefs, au nom de leur groupe, à d’autres chefs. C’est une activité noble, ou du