pourquoi la vie
La vie est de l'ordre du constat. Même Descartes parvient à la vie sans vraie démonstration, mais par une sorte d'intuition évidente : la vie est irréductible au doute. La vie est un fait incontestable, c'est le fait premier, celui qui permet tous les autres : c'est parce qu'on existe qu'on parle, qu'on écrit, qu'on travaille, qu'on philosophe. Mais si le fait d'exister est évident, la raison d'être de la vie est, elle, tout à fait énigmatique.
Se poser la question du sens de la vie, c'est se demander ce que signifie le fait d'être et la finalité de ce fait : que veut dire exister et pourquoi exister ?
C'est notamment la question que se pose Leibniz. La question de l'essence (qu'est-ce que c'est ?) est pour lui moins fonda¬mentale que la question de la vie (pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?). Pourquoi donc y a-t-il de l'être? La vie est l'objet d'une véritable interrogation méta¬physique. Mais prendre cet objet d'étude, c'est prendre un objet appa¬remment vide de toute détermination future : il semble qu'il n'y ait rien à en dire. On existe, voilà tout. La vie, en tant que