proche et moyen orient
[Contexte] L’expression « Proche-Orient » naît dans les années 1880 pour distinguer la bordure orientale de la Méditerranée de l’espace que le géopoliticien Alfred Mahan dénommera « Moyen-Orient » pour qualifier la partie non méditerranéenne des routes terrestres et maritimes de l’Inde. Dès la fin de la Première Guerre mondiale, l’équilibre politique dans ces régions est bouleversé d’une part par la chute de l’Empire ottoman et d’autre part par les difficultés de gestion auxquelles les Européens sont vite confrontés dans ces régions. Entre domination et indépendance, la région voit dès lors alterner conflits et paix précaires.
[Problématique et annonce du plan] Dans quelle mesure peut-on analyser l’histoire du Proche et du Moyen-Orient sous le double angle de la paix et de la guerre ? Il convient tout d’abord d’étudier les bases politiques puis géostratégiques des conflits avant de s’interroger sur les difficultés de la mise en œuvre de la paix.
Les bases politiques des conflits
1. Entre tutelles, indépendances et influences étrangères
À l’issue de la Première Guerre mondiale, les puissances occidentales se disputent le contrôle de la région. Le partage des territoires issu de la conférence de Paris (1919) se fait au mépris des nationalismes locaux et provoque une « balkanisation du Proche-Orient » en morcelant toute la région en de petites identités politiques. Depuis ce partage colonial totalement arbitraire en faveur des grandes puissances, les frontières sont instables et sans cesse discutées dans cette région (Liban créé en 1920).
Une succession de présences et d’influences se succèdent dans la région : française et anglaise notamment grâce aux mandats de l’ONU (du début du xxe siècle au milieu des années 1950), américaine et russe (durant la guerre froide), américaine (années 1990) et de nouveau multinationale (depuis 2010).
Des équilibres dangereux sont ensuite mis en place : des dictatures sont établies pour faire rempart à l’islamisme