Progrès technique et respect de l'environnement (plan détaillé)
En 1928, juste avant la krach boursier et la crise économique de 1929, l’économiste britannique John Maynard Keynes publie un essai intitulé Perspectives économiques pour nos petits enfants. Dans cette forte période d’industrialisation où taylorisme à son apogée et fordisme croissant font croire à un avenir radieux où la croissance serait éternelle, comme le pensent les néoclassiques et les libéraux, tenants de la pensée économique traditionnelle d’alors, Keynes émet des doutes quant à cette vision optimiste et déclare que « le problème économique n’est pas le problème permanent de l’espèce humaine ». Sans parler proprement d’écologie, Keynes nous invite à penser que le progrès économique n’est pas le seul but de la vie humaine. En cela, il rejoint de nombreux penseurs qui avant lui ont montré que la poursuite égoïste des gains et bénéfices, fruits des progrès de l’économie, entraînent des conséquences néfastes et réelles sur la vie, humaine et animale, ainsi que sur l’espace qui les entourent, l’environnement.
Le progrès économique matérialisé dans le développement des activités industrielles, agricoles mais aussi dans celle des services semble avoir un impact négatif sur ce qui les entoure, ponctionnnant ressources des milieux et y rejetant leurs effluents nocifs. Savoir si l’on peut concilier le progrés économique et le respect de l’environnement, c’est finalement se demander si croissance et développement durable sont compatibles, ou tout du moins, capables de cohabiter au sein du système global qui est le nôtre. Quels influences jouent-t-ils l’un sur l’autre, peuvent-ils se servir mutuellement ou sont-ils définitivement antinomiques ?
Pour tenter de répondre à ces questions, il apparaît nécessaire de montrer d’abord pourquoi les deux notions sembent incompatibles et qu’elles l’ont été pendant longtemps. Ensuite, il faut également expliquer pourquoi la société