Projet
La reconnaissance du rôle de l’information a permis à la théorie de l’intermédiation financière de justifier l’existence des intermédiaires financiers, et plus particulièrement le rôle des banques. Diamond (1984) présente le contrat de prêt offert par les banques comme la réponse optimale aux problèmes d’aléa moral et d’opportunisme qui se posent après la négociation du contrat. Dans le cadre d’une relation bilatérale entre un prêteur et un emprunteur, deux solutions sont envisageables pour dissuader l’emprunteur de ne pas respecter ses engagements : assortir le prêt d’une pénalité non pécuniaire (lourdeur administrative de la procédure de faillite, perte de réputation, etc.) en cas de défaut de l’emprunteur, ou bien déclencher automatiquement une procédure de contrôle (un audit) permettant de vérifier l’état d’incapacité dans lequel se trouve l’emprunteur. Dans le premier cas (pénalité), l’emprunteur supporte le coût de la résolution du problème d’aléa moral alors que, dans le second cas (contrôle), ce coût incombe au prêteur et il est donc d’autant plus élevé qu’il existe un grand nombre de prêteurs.
Fama (1985) montre, quant à lui, que le crédit bancaire, appelé « dette interne », est une forme de dette dans laquelle le prêteur obtient des informations non publiques à propos de l’emprunteur. Les banques ont donc un avantage informationnel comparatif en octroyant et en contrôlant les crédits. La première conclusion de Fama (1985) est donc que les firmes sont prêtes à payer un taux d’intérêt plus élevé afin d’éviter les coûts informationnels liés à l’émission d’une dette sur le marché boursier, encore appelée « dette externe ». Plus important encore, l’accès des banques à ces informations sert à réduire les coûts informationnels que les autres créanciers pourraient supporter ; ces créanciers peuvent librement profiter des informations produites par