Président du conseil sous la 4 eme république
Les fondateurs de la Vème république ont souvent laissé entendre ou n'ont pas combattu l'idée selon laquelle la ivème république ne serait rien de plus qu'une iiième république déguisée, aménagée. La différence est pourtant de taille : seulement trois lois fondamentales d'une part, une Constitution très détaillé de l'autre. Comment expliquer qu'en pratique les deux Républiques se soient tant ressemblées ? Qu'est-ce qui les différencie fondamentalement ? Pour répondre à ces questions, nous analyserons le rôle d'une figure essentielle et au coeur de la vie politique pour les deux régimes en question : celle du président du conseil
Le 27 octobre 1946, la Quatrième République est proclamée après le succès du « oui » au référendum du 13 octobre. La Quatrième République est considérée comme un régime parlementaire, dans lequel le pouvoir exécutif, bicéphale, est divisé entre le Président de la République et le Président du Conseil des ministres. Elle se caractérise également par une instabilité gouvernementale : 24 ministères se succèdent en 12 ans. La fonction de Président du Conseil qui existait déjà sous la Troisième République est institutionnalisée pour la première fois, elle disparaît avec la Quatrième République en 1958.
Nous verrons que la constitution de 1946 donne au Président du Conseil un rôle politique puissant (I) mais que cette fonction a finalement été victime du régime politique de la Quatrième République (II).
I. Le Président du Conseil a un rôle constitutionnellement puissant
1. Un pouvoir politique puissant
La fonction du Président du Conseil est triple : Il est - le chef de l’exécutif. - le chef du gouvernement (il choisit et révoque ses ministres) - le chef de la majorité parlementaire (il est en effet investi par le gouvernement) et doit diriger la coalition gouvernementale.
Par ailleurs,