Psychanalyse de l'adolescence
Le terme « agirs » est employé ici dans le même sens que « actings » ou « passages à l'acte », soit une substitution de la pensée par l'acte. Une confusion a toujours existé entre l'action, ou mise en acte de la pensée et réalisation d'un acte pour remplacer le travail de mentalisation.
P.L. Assoun (1985), en étudiant l'acte chez Freud, remarque qu'il n'a pas été réellement traité en tant que tel, le souci de Freud étant de le rattacher aux mouvements psychiques sous-jacents. Il est beaucoup plus question de l'action comme aboutissement des motions pulsionnelles après l'intervention du travail psychique. C'est la définition de » l'action spécifique » par laquelle une excitation sexuelle se transforme soit en poussée et décharge accompagnée de satisfaction lorsqu'elle rencontre l'objet, fût-ce de façon hallucinatoire, soit en angoisse lorsqu'elle en est empêchée par des processus internes.
Pour cet auteur, on retrouve les actes sous forme d'actes symptômes comme expression de motivations inconscientes, ou d'actes-répétition animés par la compulsion de répétition (reprises d'un traumatisme initial) ; quant aux actes du pervers, ils tendent à annuler toute intériorité.
HistoriqueL'ambiguïté demeure dans les diverses appellations entre action et acte, de même entre réalisation du fantasme et comportement. J. Laplanche et J-B. Pontalis, dans leur « Vocabulaire » (1967), traduisent le terme « Agieren » utilisé par Freud à plusieurs reprises par « mise en acte » en soulignant la forme transitive de transformation de la pulsion en acte. « Acting out » a prévalu longtemps du fait que les anglo-saxons se sont préoccupés très tôt des formes pathologiques proches de la psychose se manifestant par des troubles du comportement. « Out » étant utilisé dans le sens « sortie de soi » et non hors de la cure comme on le comprend souvent, de sorte qu'une distinction