Qu'est ce que l'eudémonisme antique
1 • L’eudémonisme : définition
L’eudémonisme (du grec eudaimon : heureux) est cette doctrine pour qui le Bien suprême est constitué par le bonheur. On peut y voir une conséquence de la conception (antique) de la philosophie comme sagesse, comme art de vivre. Chez tous les philosophes anciens, le bonheur, fin de l’action, apparaît comme un accord entre l’homme et les choses, entre l'homme et la Nature. "Vivre heureux et vivre conformément à la Nature sont une seule même chose" écrit Sénèque. Cela suppose une qualité : la vertu. "La vertu est l’habitude du bien", dit simplement Aristote. La disposition au bien, à faire le bien, voire à bien-faire les choses. La vertu peut s’appliquer à toute action bonne et pas seulement aux “bonnes actions”, au sens strictement moral du terme. Bref, la vertu, au sens grec, est l’excellence. Celui qui vit selon la Nature et qui se conforme à sa nature propre, celui-là ne manque de rien par définition ; il s'accomplit alors pleinement et mène une vie épanouie. L’eudémonisme voit donc le bonheur comme le résultat d’une vie entièrement vertueuse, un état certes accessible dans cette vie, quoique réservé aux "sages"…
2 • Aristote : bonheur et contemplation
Aristote : "S’il est vrai que le bonheur est l’activité conforme à la vertu, il est de toute évidence que c’est celle qui est conforme à la vertu la plus parfaite, c’est-à-dire celle de la partie de l’homme la plus haute. (...) Ce qui est propre à l’homme, c’est donc la vie de l’esprit, puisque l’esprit constitue essentiellement l’homme. Une telle vie est également parfaitement heureuse". Le bonheur consiste donc dans l’activité la plus parfaite de l’homme, c’est-à-dire dans la vie contemplative qui est la plus conformé avec sa nature d'"animal rationnel". Aristote distingue trois sortes de vie : les vies vouées à la subsistance, les vies vouées à l'action, et les enfin les vies vouées à la connaissance. S'il est vrai que "l'homme