43 Quel processus de construction des activités scolaires en EPS ? Musard Mathilde*, Mahut Nathalie**, Robin Jean-François*** LIREST (ENS Cachan), LASeLDI ** UFR STAPS de Besançon, LASeLDI, *** UFR STAPS de Créteil, GEDIAPS Le but de cet article est de réfléchir à la manière d’envisager les rapports entre école et société en EPS. Une revue de la littérature en didactique des disciplines met en évidence différentes conceptions. Chevallard, didacticien des mathématiques (1985) développe le concept de « transposition didactique » pour montrer que le savoir enseigné résulte d’une transposition du savoir savant. Les didacticiens de différentes disciplines utilisent ce concept, en proposant éventuellement d’autres sources de transposition didactique que le savoir savant (savoirs experts, savoirs de référence ou pratiques sociales de référence). D’autre part, Chevallard évoque aussi les « créations didactiques » : le savoir enseigné n’est plus transposé à partir du savoir savant, mais crée par l’école. Martinand (2001), didacticien de la physique et de la technologie considère qu’il y a en réalité ni transposition didactique, ni création didactique. Il défend l’idée d’une « composition sous influences » pour caractériser la construction des activités scolaires par les enseignants. Nous nous interrogeons donc sur l’emploi de ces différentes notions en didactique de l’EPS, en prenant en compte les spécificités de cette discipline. 1. Le concept de transposition didactique Verret (1975) utilise le premier le concept de transposition didactique dans le champ de la sociologie de l’éducation. Il postule dans sa thèse que « toute pratique d’enseignement d’un objet présuppose en effet la transformation préalable de cet objet en objet d’enseignement ». Cinq conditions sont nécessaires pour élaborer le « savoir scolarisable » : la désyncrétisation, la dépersonnalisation, la programmabilité de l’acquisition du savoir, la publicité du savoir et le contrôle social des apprentissages.