Question de corpus
Souvent, la mère ou la grand mère sont des figures évoquant un lien privilégié avec l'auteur. Les trois textes de ce corpus appartiennent au XXe siècle. Dans Sido, Colette témoigne de son émerveillement pour sa mère Sidonie. Dans Les Raisins de la colère, John Steinbeck montre la forte personnalité de Man. En revanche, dans Un Roi sans divertissement, Jean Giono apporte la vision de la bienveillance exubérante de Mme Tim à l'égard de ses petits enfants.
Tout d'abord, on remarque dans les trois extraits l'affectueuse admiration pour ces figures maternelles. Sido est décrite comme la gardienne et l'âme de sa famille, "inquiète de tout ce qui, privé d'elle, perdait la chaleur et le goût de vivre". Elle est attentive à son mari "amaigri", sa fille, la chatte et même au "géranium" au "rameau [...] rompu". Man rejoint aussi ce "rôle de citadelle de sa famille, de refuge inexpugnable". Comme Sido, c'est une "guérisseuse". Mme Tim est quant à elle "abondamment grand-mère", ses gâteries, sa joie de vivre lui valent l'adoration de tous, si bien qu'"on l'aurait toute voulue". Cette femme âgée a gardé toute l'énergie de sa jeunesse et devient le "Tambour major" de ses petits-enfants, tel un commandant de troupe. Le grand âge de Man lui attribue, en revanche, une certaine sagesse. Elle est "calme", a du "sang-froid". Elle est considérée comme un "arbitre" lors des différends familiaux. Le personnage féminin est valorisé à l'opposé de Sido qui devient pour sa fille une magicienne transformant le quotidien en un conte de fées. Ses mains, ainsi que celles de Man, sont prodigieuses. Comme Man, elle est rapprochée d'une déesse mère essentielle.
Ces trois extraits présentent donc une image positive de la mère. Si Jules Vallès, dans L'enfant, a fait de la mère une figure d'autorité rigide, cruelle et méchante, l'affection temoignée change les femmes en consolatrices, protectrices et