Question de déontologie
La logopède intervenant dans une maison de repos refuse la prise en charge d’un patient souffrant de trouble de la déglutition sous prétexte que ce patient est musulman.
Discussion
Comme nous allons le voir, l’attitude de cette logopède va à l’encontre à la fois du code de déontologie mais également de textes légaux. De plus, ce refus de prise en charge risque d’engendrer d’importantes conséquences pour le patient.
Tout d’abord, la logopède viole l’article 5 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme stipulant que « toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion (…) ». En agissant de la sorte, l’article 14 de cette même déclaration interdisant la discrimination (notamment fondée sur la religion), est également transgressé.
Au niveau du code de déontologie, la logopède enfreint l’article 5 mentionnant que « le logopède doit traiter avec la même considération tous ses patients, quels qu’ils soient, sans considération de leur situation sociale, de leurs principes philosophiques ou des sentiments éprouvés à leur égard ». Or, en refusant ce patient, la logopède fait de la discrimination et ne tient pas compte du droit à la liberté de penser. Se faisant, elle blesse le patient dans son sentiment religieux, ce qui va à l’encontre de l’article 21 du code de déontologie, selon lequel « le logopède agit toujours avec correction et compréhension. (…) Il s’interdira de heurter les convictions philosophiques de son patient ».
Signalons enfin que la logopède enfreint la Loi de 2002 relative aux droits des patients dont l’article 5 énonce que « le patient a droit, de la part du praticien professionnel, à des prestations de qualité répondant à ses besoins et ce, dans le respect de sa dignité humaine et de son autonomie et sans qu'une distinction d'aucune sorte ne soit faite ».
Bien que non précisé par le code éthique et déontologique des logopèdes établi par le conseil d’agrément des logopèdes, le